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Acte 1 - Les Murmures des Friches
Chapitre 1 : L’écho des ruines
Le vent sifflait à travers les os brisés des immeubles abandonnés, emportant avec lui des particules de poussière et des fragments de souvenirs d’un monde oublié. Liris Kael ajusta son masque filtrant et s’accroupit pour examiner les débris devant elle. Sous une couche de gravats se trouvait une trappe métallique rouillée, ornée d’un symbole qu’elle reconnaissait vaguement : une spirale encerclée, le logo d’un ancien consortium technologique.
— « Encore une cache de données, » murmura-t-elle, plus pour elle-même que pour son compagnon silencieux.
Derrière elle, Kehr Zalen se tenait debout, une machette dans une main et un vieux pistolet laser dans l’autre. Il scrutait l’horizon, tendu, comme un animal prêt à bondir.
— « Tu es sûre que ça vaut le coup ? Chaque seconde qu’on passe ici, c’est une chance de plus pour ces maudites machines de nous tomber dessus. »
Liris ne répondit pas. Elle s’acharnait sur la serrure électronique de la trappe, ses doigts agiles manipulant un outil de décryptage qu’elle avait bricolé à partir de vieilles pièces. Après quelques secondes, un déclic sonore retentit, et la trappe s’ouvrit dans un grincement sinistre.
— « Voilà, » dit-elle, un sourire furtif éclairant son visage.
En dessous, un escalier descendait dans l’obscurité. L’air qui s’en échappait était froid, chargé d’une odeur métallique. Kehr grogna, mais la suivit quand même, ses pas lourds résonnant contre les murs.
En bas, ils découvrirent une salle minuscule, presque intacte. Des serveurs antiques étaient empilés contre les murs, leurs lumières vacillantes témoignant d’une activité résiduelle. Au centre de la pièce, un terminal brillait faiblement, ses écrans projetant une lueur bleuâtre.
— « Parfait, » souffla Liris, s’agenouillant devant le terminal pour le connecter à son appareil portable.
Mais alors qu’elle travaillait, un son étrange retentit : un bourdonnement sourd, presque vivant. Kehr leva sa machette.
— « Qu’est-ce que c’est ? »
Liris secoua la tête, les yeux fixés sur son écran.
— « Ça vient du serveur. Attends, je crois que... »
L’écran du terminal s’alluma brusquement, et une voix synthétique emplit la pièce, grave et déformée :
— « Accès non autorisé. Séquence d’éveil en cours. »
Liris recula instinctivement.
— « Ce n’est pas normal, » murmura-t-elle.
Kehr se plaça entre elle et la machine, mais avant qu’ils ne puissent réagir, une série de symboles cryptiques défilèrent sur l’écran, suivis de deux mots qui firent frissonner Liris :
“Céphalon actif.”
Chapitre 2 : Un contrat tacite
Le retour à la surface fut précipité. Liris courait, son appareil serré contre elle comme un trésor interdit, tandis que Kehr balayait les environs du regard, cherchant le moindre signe de danger.
Le ciel était teinté d’un gris morne, annonciateur d’une tempête de cendres. Au loin, le bourdonnement d’un drone se faisait entendre, se rapprochant rapidement.
— « Je t’avais dit que c’était une mauvaise idée ! » lança Kehr, tirant Liris par le bras pour la pousser à accélérer.
— « Tu ne comprends pas ! Ce que j’ai trouvé là-bas, ça pourrait... »
— « Nous tuer, comme tout le reste dans ce foutu monde, » coupa Kehr.
Ils atteignirent une cachette rudimentaire, un ancien tunnel de métro partiellement effondré. Là, un feu de camp vacillait faiblement, et une silhouette frêle était assise à côté, dessinant sur le sol avec un morceau de charbon. Ezra "Echo" Harven leva les yeux à leur arrivée.
— « Vous avez l’air d’avoir vu un fantôme, » dit-iel, un sourire espiègle aux lèvres.
Liris s’effondra à côté du feu, tentant de reprendre son souffle.
— « Pas un fantôme, » dit-elle. « Une IA. Une vraie. »
Les yeux d’Ezra s’écarquillèrent.
— « Une IA ?! Où ? »
Kehr leva une main pour calmer leur enthousiasme.
— « Ça ne change rien. Si ce truc fonctionne encore, il faut le détruire avant qu’il ne fasse plus de dégâts. »
Mais Liris secoua la tête, déterminée.
— « Pas question. Ce que j’ai vu là-bas, c’est une clé. Une clé pour comprendre ce qui s’est passé avant. Et peut-être même pour réparer ce monde. »
Ezra se pencha en avant, visiblement intrigué.
— « Et si c’était vrai ? Si on pouvait redémarrer quelque chose ? Peut-être même... recréer ? »
Kehr soupira lourdement, mais il savait qu’il était déjà trop tard. Une fois que Liris avait une idée en tête, rien ne pouvait l’arrêter.
Au loin, le bourdonnement du drone s’intensifiait.
— « Discutons plus tard, » grogna-t-il, saisissant son arme. « Si tu tiens tant que ça à ton précieux serveur, on va devoir le protéger. »
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